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Refet et le voyage

Université METU - Mercredi 25 Juillet 2001

Le voyage... Un voyage est justement l'occasion de s'interroger sur ce qui nous pousse si loin, souvent si fort, à nous rendre dans d'autres pays, à aller à la rencontre des autres, à surmonter les obstacles, les formalités, les barrières de la langue... La simple curiosité ? L'envie d'aller vers ce qui est nouveau et inconnu ? Ou encore le désir de mieux se connaître soi-même ? Ou de s'enfuir, de se voiler la face sur les problèmes que l'on constate à côté de soi ?

Et Etincelle, ce grand voyage, est l'occasion de confronter les différentes perceptions du voyage d'un pays à l'autre : les personnes d'autres cultures cherchent-elles toutes les mêmes choses dans le voyage ? Voici en tout cas une opinion avec un étudiant turc, Refet.


Aujourd'hui mercredi nous arrivons sur le campus de l'université METU, à Ankara. Je rencontre Refet Saban, un étudiant en statistiques de 29 ans, parmi les membres fondateurs de l'AEGEE de Ankara (Association des Etats Généraux des Etudiants Européens), créée en 1995. Cette association regroupe des étudiants de toute l'Europe et de tous les domaines, et organise des évènements comme des concerts, des séminaires etc... afin de promouvoir les échanges entre étudiants européens, favoriser les rencontres et permettre une meilleure compréhension entre eux. Lors de notre visite, les membres de l'AEGEE préparent la prochaine réunion de l'association qui aura lieu a Ankara en Octobre. Refet s'attèle à la réalisation d'une petite vidéo de présentation des activités de l'association, et a déjà pas mal voyagé à travers l'Europe pour participer aux différents évènements liés à l'AEGEE.

Un voyageur donc, toujours étudiant à 29 ans après avoir baroudé dans l'Europe, de la Macédoine dont il est originaire, jusqu'à la Turquie, en passant par la France, la Suisse, la Belgique, la Grèce, la Bulgarie etc... Les passionés se reconnaissent à ce qu'ils se précipitent sur un atlas dès qu'on leur parle d'une ville, à se fendre d'un sourire lorsqu'on évoque l'idée de voyage, à la manière d'un Gaston qui éternue au mot "travail".

Le voyage... Rencontrer des gens avant tout. Pour Refet, c'est partager des émotions, pouvoir percevoir les sentiments d'autres personnes qui n'appréhendent pas les choses de la même façon. Pas seulement des moments fugitifs ("boire une bière dans un pub"), mais quelque chose de plus privilégié. Plus difficile aussi. Ainsi, un bon ami se reconnaît dans le voyage, dans la tension, lorsqu'on casse la routine automatique de tous les jours et qu'on se retrouve à penser dans un train de nuit à 18h du prochain arrêt :

"Ce qui est bien, c'est qu'on reçoit toujours quelque chose. Quand tu es tout seul dans un train à t'ennuyer à mourir, tu réfléchis, sur la vie, les gens... et quand tu es avec quelqu'un, tu discutes !".

Discuter, sans cesse avec de nouvelles rencontres, inattendues ou provoquées. Confronter ses opinions avec un nombre grandissant d'autres idées. C'est casser les préjugés. Evidemment.

"Mais il faut avoir des préjugés ! Cela permet de les confronter à la réalité ensuite. Et de mieux être frappé par les véritables aspects d'un pays, de trouver plus facilement ce qui est commun. Une culture commune, comme une culture urbaine, ou méditerrannéenne. Voyager, c'est aussi pouvoir casser ou conforter tous ses préjugés, de se forger une opinion à soi, et de détruire les préjugés des autres."

Et Refet me raconte l'idée qu'il se faisait de la France avant d'aller en Provence, à Aix-en-Provence, Marseille et Avignon.

"On a tous l'idée de Français comme étant snobs, très attachés à des valeurs comme le luxe. En fait, on prend les traits les plus caricaturaux de Paris, et on les projette à toute la population française. Tout le monde vous dira : bien entendu, les gens sont différents d'une région à l'autre, mais on n'en sera convaincu qu'une fois qu'on l'aura vécu".

Et de me raconter combien il avait été étonné de voir un chauffeur de bus garer son véhicule pour aller négocier au guichet un tarif de groupe pour lui et ses amis, en vain, et de finalement ne pas les faire payer.

"Ca paraît stupide mais avant, j'aurais pensé que ce genre de chose n'arrive qu'en Turquie. On partage beaucoup de choses au-delà des frontières finalement."

Un point de vue partagé par Basak, une fille de l'AEGEE :

"Au moins après vous avoir vus, je sais qu'il existe des français marrants !", et de partir d'un grand rire.

Mais Refet me met immédiatement en garde :

"Cela dit, il arrive souvent que l'image que se font les gens d'un pays les influence beaucoup, et déforme leur vision. Ainsi, beaucoup de touristes viennent en Turquie avec pleins d'images dans la tête : le grand bazaar, les hammams, la chicha ...",

Bref l'Orient dans toute sa splendeur ! Et de me dire qu'il n'était jamais allé dans les hammams, et que les narguilés étaient consommés de la même manière qu'à Paris, dans quelques cafés à la mode fréquentés par les touristes.

Finalement, pour Refet, qui semble de plus en plus bavard à mesure que les jus de pomme sont descendus un par un, voyager, c'est à la fois se découvrir soi-même et son propre pays. Une porte ouverte sur son monde intérieur ? Une porte qu'il faudra prendre garde à ne pas refermer à son retour au pays natal, lorsque le train de la routine automatique et des habitudes repart, que les souvernirs s'estompent... Mais en quittant Refet, à l'entendre encore sourire, je sais que lui a gardé cette porte grande ouverte, et qu'il invite tout le monde à s'y engouffrer..

Romain




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