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Un théâtre nommé désir...

Dans le théâtre grec, on appelle ça la "catharsis"... Les jeunes Iraniens s'y adonnent avec talent et énergie: le spectacle, la mise en scène et l'expression corporelle sont autant de façons détournées de déverser leur flot de créativité, d'exorciser leurs interdits et d'aboucher à un ailleurs riche en sensations, en idées nouvelles et en réflexions de toutes sortes. Accompagnés par un groupe de jeunes cinéastes iraniens, nous arrivons à trois d'entre nous sur le perron du grand théâtre de Teheran. Le public jeune et décontracté, s'est rassemblé pour assister aux dernières mises en scènes, souvent des pièces étrangères classiques comme modernes. Mr Sadeghi, grand metteur en scène iranien, écrivain et traducteur, et à en croire les regards émerveillés de ses étudiants, un "personnage" dans le milieu et aussi un professeur charismatique... nous explique rapidement, dans un français parfait, les principales caractéristiques du théâtre iranien: un public très jeune et avide de spectacles vivants, énergiques; des créations florissantes (plus de mille pièces écrites en l'an 2000 par de jeunes auteurs iraniens); des thèmes essentiellement sociaux et politiques, traitant de leurs préoccupation principale: la relation hommes/femmes, les interdits, les libertés....

A l'affiche ce soir, "Un tramway nommé désir" de Tennessee Williams... en farsi! Qui l'eût cru, la sensibilité de la pièce, la mise en scène très visuelle et la virtuosité du jeu des acteurs ont illuminé le spectacle et fait pratiquement disparaître l'obstacle pourtant conséquent de la langue... Sur les planches, une trentaine de jeunes, quinze garçons et quinze filles voilées, une casquette rouge pétard vissée au dessus du foulard noir conventionnel. Durant tout le spectacle, sur une musique de Céline Dion, des chorégraphies animent la scène derrière les acteurs principaux. Revisitées, les scènes romantiques se disent dans le plus strict respect des codes de l'Islam: aucun contact physique entre fille et garçon n'est permis; il sera matérialisé dans la symbolique d'un objet, ici un mouchoir blanc concentré de poésie et de tension émotionnelle.

Le metteur en scène, une très belle femme d'une trentaine d'années nous explique brièvement ses choix scéniques: il s'agit de contourner les règles pour redonner vie aux textes occidentaux à travers la culture iranienne; orientée très "fashion", avec des jeunes en casquette et en baskets, un décor sobre martelé de lumières rouges et bleues, des lettres pendues au plafond indiquant "Modern City", la pièce, dont le thème principal est la folie et le refus d'accepter la vieillesse sonne comme une dénonciation de la société iranienne, intolérante et assise sur des principes surannés, où la jeunesse étouffe... Sa prochaine pièce sera du Max Frisch nous dit-elle. "Ces pièces parlent de choses qui nous concernent tous"

Où en est le théâtre iranien aujourd'hui? Qu'en est-il de cette fameuse censure? Selon Mr Sadeghi, qui travaille aussi au Ministère de la Culture, depuis 1997, date de l'arrivée au pouvoir du Président Khatami, c'est une vraie révolution culturelle en marche. "Il y a eu une profusion de nouvelles pièces et un regain de créativité." Le nombre de jeunes iraniens se consacrant au théâtre est en plein essor; c'est une voie en pleine expansion, et n'importe quel auteur peut être mis en scène. On joue du Beckett, du Ionesco... des troupes françaises ont été invitées récemment, et même "Arts" de Yashmina Rezah a été montée récemment. "Avant 97, seul le théâtre réaliste, à contenu moraliste ou religieux était accepté. Aujourd'hui, tout est en train de changer, le théâtre iranien est en ébullition."

 

 



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