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STOP, contre le trafic et la prostitution des enfants.

En 1990, Roma Debabrata sauvait la vie de Farida, fillette d'à peine 7 ans, victime du traffic d'enfants. Comme tant d'autres, Farida fut enlevée dans son village au Bangladesh par un parent éloigné. Son père de 55 ans s'était remarié pour la troisième fois avec une fillette de 14 ans, c'est le cousin de sa belle mère qui lui a fait traverser la frontière vers l'Inde. Il l'emmène dans un bidonville, la viole à plusieurs reprises et la prépare physiquement à la prostitution par toutes sortes de torture. Farida ne parle pas hindi et n'a aucun moyen de se défendre, elle réussit à s'enfuir et à attirer l'attention d'une femme, qui appellera Roma à l'aide. Roma effectuera toutes les procédures pour Farida, servira d'interprète et lui permettra de retourner au Bangladesh. C'est donc par pur hasard que le combat de ce professeur d'université a commencé mais il n'a pas cessé. "Dans chaque enfant, je vois le mien; je n'abandonnerai jamais". Depuis 11 ans maintenant, elle consacre son énergie, son temps et son argent à la lutte contre les trafics, la prostitution et l'exploitation des enfants en Inde, au Népal et au Bangladesh.

 

Une goutte d'eau dans l'océan. "Je sais que lorsque je sauve un enfant, 100 nouveaux seront impliqués dans un traffic". Il faut dire que le marché est juteux, le trafic d'enfants représente le troisième marché mafieux dans le monde. Aucun investissement n'est requis, le risque de se faire prendre est minime : il est facile de faire passer l'enfant qu'on enlève pour son propre enfant auprès des douaniers, et la somme empochée est colossale : 150 000 roupies (environ 25 000 ff). La méthode est simple, les enfants sont souvent enlevés par des parents éloignés qui reviennent deux ou trois fois les voir, les mettent en confiance ainsi que leurs parents, en leur promettant une bonne éducation, un bon travail en Inde et repartent vers Delhi ou Bombay, le revendre à n'importe quel bordel, où les enfants sont les objets préférés des clients. Souvent, les prostituées de 40 ans qui n'ont plus les moyens de gagner leur vie enlèvent elles-mêmes les enfants de leur village pour continuer à vivre.
Les petites filles ne sont pas les seules victimes, et l'exploitation sexuelle pas la seule activité. En Asie centrale, en Ouzbékistan, le rodéo de petits garçons sur des chameaux est un sport presque national. On attache fermement ces "camel jockeys" de sept ans à l'animal et on parie. Ils seront traumatisés à vie, s'ils ne meurent pas sur le coup.

Roma et son mouvement STOP centrent leur action à GB road, lieu consacré de la prostitution à Delhi. 3500 femmes y travaillent enfermées dans des cellules des immeubles. Les tenanciers affirment bien évidemment qu'aucun enfant ne travaille chez eux. Le mois dernier, STOP en a trouvé 115. Ils sont cachés dans des cages minuscules creusées dans les murs. Ce sont les enfants sauvés qui permettent à STOP d'en trouver d'autres. Les premiers jours, ils ne délivrent que des faux noms, des fausses adresses, répètent inlassablement qu'ils sont bien traités, heureux et qu'il sont majeurs; mais après un certain temps, quand ils ont repris confiance, ils racontent ce qui leur est arrivé, qui les a enlevés, combien d'enfants sont encore séquestrés et où ils sont cachés.
Une fois que les enfants sont retirés du bordel, STOP les garde pendant deux semaines pour les interroger, pour les aider à régler les procédures; ils passent devant un tribunal et répondent aux enquêtes de la police. Ils subissent aussi quelques examens médicaux, 70% d'entre eux seront séropositifs.
Si les parents peuvent reprendre leur enfant, il est alors emmené dans son pays, mais s'il vaut mieux qu'il reste éloigné de sa famille, il sera accueilli dans un foyer gouvernemental. STOP reste autant que possible en contact avec les enfants rescapés, et Roma est fière de nous montrer la photo de deux anciennes victimes qui travaillent aujourd'hui à la frontière Indo-népalaise. Elles rentrent dans tous les bus et interrogent chaque petite fille.


Les rapports avec la police ont aussi bien changé depuis la sortie de son livre "Lost Childhood" dans lequel elle dénonce la corruption de ce corps d'état. Après s'être défendue devant la court suprême, la police a été forcée de l'aider dans son combat. Aujourd'hui, ils y mettent beaucoup de zèle afin d'améliorer leur image et ont à chaque fois convoqué la presse pour leurs descentes, ce qui ne facilite pas les recherches.

STOP a pour projet d'ouvrir son propre foyer d'accueil. Mais les fonds manquent et les six membres permanents et volontaires du mouvement STOP préfèrent consacrer leur temps à retirer les enfants des bordels. Ce mouvement prend cependant de l'ampleur, Roma prend part à de multiples séminaires d'information dans le monde. Les Nations Unies sont récemment venues observer leur action afin de pouvoir les aider. STOP accueille des stagiaires du monde entier, il est possible de les contacter à l'adresse e-mail : romadeba@vsnl.com .

Après avoir rencontré les femmes de RAWA au Pakistan, nous avons été de nouveau frappés par l'énergie, le courage et la joie de vivre de ces personnes qui luttent tous les jours à leur échelle contre des montagnes.

Isa.

 



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